Chêne-Zen, pratique sauvage, dojo flottant............

Pour un zen sans fioritures, dans les dojos, les forêts, les montagnes, sur les plages et dans les rues...






  1. Retrouvons-nous pour un zazen les jeudi de 19h à 20h15 au Dojo Zen de Nantes (4, rue de la Rosière d’Artois). Arriver 1/4 d’heure avant la séance. Possibilité de partager un repas-soupe à prix libre après le zazen.

   Possibilité d’initiation au zazen le jeudi sur rdv (renseignements guyseika@gmail.com)

   (Autres horaires des zazen au Dojo Zen : mar 19h30 / Ven 19h30 / Dim 10h15, initiation sur rdv à 9h15)


  1. Retrouvons-nous pour nous asseoir ensemble la plupart des samedis à 9h15 à Nantes sur l’île de Versailles, sur l’estrade le long de la Maison de l’Erdre : zazen autour de 40mn. Il s’agit d’un zazen autogéré : chacun.e s’installe discrètement même si certains sont déjà en zazen et chacun.e peut partir tout aussi discrètement quand il ou elle le sent (mais l’idéal est de commencer et finir ensemble). Apporter un tapis de yoga et un zafu. (Pour tout renseignement, contact : page Facebook Chêne-Zen ou par sms, si vous laissez votre numéro sur guyseika@gmail.com)






  1. Il y aura des propositions de week-end / semaines de retraites / Sesshin itinérantes et plus....


• À plus long terme, création d’un lieu de vie collectif, de tao et de culture, en réseau et permaculture.



Camp d’été en forêt avec le dojo de Halle (06/2023)............































Camp d’été en forêt :


Jour aménagement le samedi.

Début du camp dimanche 11 juin.


Jour 1 et 2 :

Lever : 7h

Zazen : 7h30-9h

Guen mai

Samu : 10h

Déjeuner : 12h30

repos

Samu : 15h

Zazen : 16h30

Activités 17h30

Dîner : 18h45

Zazen : 20h30-22h


Jour 3 :

Lever : 7h

Zazen : 7h30-9h

Guen mai

Samu : 10h

Déjeuner : 12h00

repos

Marche + zazen + discussion forêt : 14h30-18h

Dîner : 19h15


Sesshin Jour 4 et 5 :

Lever : 6h30

Zazen : 7h-8h30

Guen mai - samu

Zazen : 11h-12h30 (+ marche jour 5)


Déjeuner : 12h30

repos

Samu : 15h-16h

Zazen : 16h30-18h30

Dîner : 18h45

Zazen : 20h30-22h


Sesshin jour 6 :

Lever : 6h30

Zazen : 7h-8h30

Guen mai - samu

Zazen : 11h-12h30

Déjeuner fin de sesshin : 12h30

repos

Samu : 15h30-16h30

Zazen : 17h-17h45

Piscine – plantes médicinales : 18h

Repas – soirée festive : 20h


Jour 7 :

Lever : 8h

Zazen : 8h30 – 9h15

Petit dej

Samu rangement

Déjeuner et départ : entre 13h et 16h



Chêne-Zen, un zen sans fioritures


Non formaliste, cela veut dire que l’expérience de sa vraie nature, l’expérience de zazen, n’est pas reléguée au second plan derrières des règles, des apparats, des cérémonies, des rapports hiérarchiques, des lieux de pratiques.


Pourtant le cadre formel a une fonction importante. Il nous relie à une tradition millénaire qui nous soutient et nous protège, surtout de nous-même. Je crois qu’il est impossible d’avoir une pratique profonde et continue, et une transmission, hors de tout cadre formel… Le kesa, la toge traditionnelle des bouddhistes, par exemple, est une forme, un objet, imprégnée de Pouvoir au vaste symbolisme sur lequel on peut se reposer (on le reçoit de son maître, on le porte en zazen, on l’a cousu pendant de longues heures avec concentration en suivant un plan millénaire, il est commun à tout le bouddhisme). Les tribus des plaines d’Amérique ont la pipe sacrée, nous avons le kesa…

Aussi, la pratique doit déranger… Elle n’est pas là pour nous conforter dans nos attachements et illusions… La forme, le fait de changer de vêtement, d’adopter une gestuelle ritualisée, la confrontation avec ces formes et les personnes avec qui on pratique, nous permet de faire le pas de côté salutaire par rapport à nous-mêmes, de nous voir et de briser certains conditionnements…

Mais la pratique a également besoin de respiration, d’une liberté, d’une spontanéité qu’un cadre ou qu’une forme trop rigide étouffera… Et surtout il est primordial ne pas être attaché à ces formes : à la fin ce ne sont que des moyens habiles qui évoluent au fil des temps.


Outre la transmission à travers l’apprentissage de la posture, des textes, des cérémonies, des samu (travaux communautaires), il y a un aspect du Zen qui ne saurait changer : c’est bel et bien la transmission de maître à disciple, même si cette notion est parfois moins rigide qu’on pourrait le penser, ou qu’on voudrait nous faire croire. Eno a été le maître de Yoka Daichi pour le temps d’un mondo et pour l’éternité…

Maître-disciple est une danse cosmique qui prend la forme d’une rencontre entre deux êtres humains. La relation et la transmission se passent souvent dans l’invisible, loin des yeux et de la compréhension ordinaire. De plus, c’est aussi le disciple qui fait le maître dans le sens où il n’y a pas de maître sans disciple… Au-delà de la certification par son propre maître, le disciple est l’opportunité pour le maître de prendre sa forme de maître. Et le maître forme le disciple au gré des circonstances rencontrées dans l’instant. L’édification du zen se fait dans cette interaction.

Il me semble important d’arrêter de voir dans cette relation un rapport hiérarchique, verticale, même s’il y a forcément reconnaissance d’une expérience, respect et confiance… C’est un jeu. Un jeu cosmique…

En même temps, tout dans l’univers brille et prêche de Dharma et chaque jour est un bon jour. Ici et maintenant pratiquons totalement, abandonnons notre corps aux nuages blancs. Il ne faut pas être aveuglé ou bloqué par l’attente ou la recherche d’un maître hypothétique. Ce n’est pas à nous de décider, cette rencontre se fait, ou pas, mais la Vie est là...

    Et aussi il n’y a guère plus pitoyable qu’un moine zen cherchant à s’imposer comme un maître, courant après les disciples et le pouvoir sur les autres…


Quand on est seul on fait ce qu’on veut, mais, sans nécessairement remettre en cause tout ce qui se passe au sein des dojos, des sesshin, dans les temples, avec les formes transmises, les cérémonies, les enseignements (teisho et kusen), mais plutôt parallèlement à cet aspect «orthodoxe» du Zen, il peut très bien de mettre en place des manières alternatives où l’on retrouve la base, la liberté, la simplicité totale de l’assise, tout en pratiquant ensemble. Juste nous, assis… La Vie telle qu’elle est, assise… Par exemple dans des lieux désaffectés ou improbables (parcs, friches industrielles, squats). Simplement s’asseoir ensemble, tel que l’on est, là où le vent nous a porté, sans forcément porter un kimono et créer un cadre formalisé. Cela peut se faire dans un rendez-vous hebdomadaire ou lors de sesshin itinérantes à pieds ou à vélo… On marche, on se pose, on s’assoit, on marche, on se pose, on cueille, on cuisine, on monte les tentes, on s’assoit… Le kusen est offert par la Vie, le vent, les oiseaux, les feuilles qui bruissent, les lumières de l’aube ou du crépuscule, les montagnes et les forêts, l’interaction entre les participants, avec les animaux, les habitants. Un minimum d’organisation est bien sûr nécessaire, avec probablement une ou deux personnes qui portent le projet, et le nombre de participants limité. Ce mode de pratique peut créer une grande énergie, simple, inspirante, tout en restant dans la droite lignée du Zen.


Il y a eu des précédents qui peuvent être étudiés, notamment avec les sesshin en forêt du Dojo de Halle et avec Edouard Bacgrabski et ses sesshin le long des chemins de Compostelle. Il a aussi organisé avec sa sangha un camp de deux mois en Inde. Au bout de trois semaines à faire zazen matins et soirs tout en vaquant à diverses expérimentations dans ce lieu un peu fou qu’est Rishikesh, nous avons fait une retraite intense de deux jours et demi puis sommes partis vers les sources du Gange. Avançant au sein de l’Himalaya vers les sources, de village en village nous nous retrouvions le matin et le soir dans des petits temples pour pratiquer. Il y avait une heure de rendez-vous et on s’asseyait dans ces lieux là où on pouvait, pas forcément au même moment et repartait selon son ressenti. Le fait de sortir de sesshin pour nous plonger dans ce dojo flottant a permis qu’une communication intuitive se mette en place entre nous et toutes sortes de magies se sont révélées au fil de nos pas. La sesshin continuait ainsi naturellement et automatiquement dans cette randonnée. Il n’y avait pas de séparation pour notre sangha entre l’expérience du dojo et l’expérience de la pérégrination vers les sources. La pratique du dojo pouvait s’incarner de manière spontanée dans ce prolongement.


Avec le mouvement alternatif, punk, anarcho-autonome des ZAD et TAZ (Temporary Autonomous Zone), un mode d’organisation et d’expérimentation du monde se répand petit à petit dans la société, et même si tout n’est pas bon à prendre, il est intéressant pour les sangha de s’en inspirer, dans le cadre de la création d’un lieu collectif (permaculture, éco-construction, etc.), mais pourquoi pas aussi dans le cadre des dojos ? La pratique, les formes transmises, l’enseignement dans le dojo n’appellent guère à discussion et en général c’est à chaque maître ou responsable de créer l’atmosphère qui lui ressemble. Mais en dehors du cadre du zazen et de la transmission, pourquoi ne pas mettre en place des fonctionnements plus en adéquation avec l’époque que nous vivons ? En quelques mots, organisation plus horizontale, consensuelle, meilleur partage des responsabilités, mutualisation, DIY, inclusivité...


    Mais en dernier lieu ne nous laissons pas prendre par les mots et les concepts, revenons encore et toujours, revenons simplement à ce qui est...

 
CHêNE-ZEN
pratique sauvage,
dojo flottant